Un p’tit bal un soir d’été, genre guinguette, au bord de l’eau.

Je n’ai pas trop envie de danser, juste de regarder évoluer les autres.

Une jolie fille au bout de la piste, une jupette à la Bardot, en vichy à carreaux rouges et blancs, les petits petons dans des ballerines noires, les cheveux blonds et l’œil mutin, toute en charme et en délicatesse.

Elle me rappelle mes années St-Germain des Près.

De l’autre côté de la piste, il y a un garçon qui la dévisage ou, comme disait autre fois Edgar Faure, ou disais-je, qui l’envisage, un grand garçon aussi brun qu’elle est blonde, souple et délié, le sourire ravageur, un chapeau noir vissé sur sa tête d’ange.

Ces deux là sont faits pour se rencontrer, c’est évident, comme deux et deux font quatre.

Premières mesures de musique inattendues… Un jerk endiablé! ça m’amuse.

Ils s’élancent ensemble et se retrouvent nez à nez. Draguer là-dessus, c’est une vraie gageure ! Rires effrontés, œillades piquantes… Tu veux ou tu veux pas ?

Ils veulent bien, tous les deux, ça crève les yeux !

Ainsi naît une idylle. Ils ne se lâcheront pas de la soirée.

J’aime ces histoires à l’impromptu, sans calculs, tout en spontanéité.

Je n’ai pas perdu mon temps. J’ai assisté à un pur moment de bonheur.

Annie Kubasiak-Barbier

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